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La cantatrice chauve d'Eugène Ionesco

Deux couples, une bonne et un pompier se retrouvent un soir dans le salon de Mme et M. Smith. Les conversations rivalisent d'incohérences et de banalités.

Farceurs du Moyen-Age

Le cuvier:
La femme et la belle-mère de Jacquinot l’obligent à faire un «rôlet», une liste de toutes les corvées dont il devra s’acquitter. Comment redevenir maître de la situation?
Le chaudronnier:
Après une dispute conjugale, un homme et sa femme font le pari de rester silencieux le plus longtemps possible. Qui va gagner?

La cantatrice chauve

La cantatrice chauve

Eugène Ionesco

Note d'intention

Le "verbe":
A quoi sert-il ? Comment est-il employé ? Perverti ? Que devient-on lorsqu’on perd ce qui nous permet de nous faire comprendre ?
Quelle est la part de l’interprétation dans les échanges ? Quel risque ou quel avantage y a-t-il lorsqu’on manipule, déstructure,
détourne les mots ?

La Cantatrice chauve est une pièce tragi-comique. Face à l’étrangeté des échanges, on est confronté au rire et en même temps à une constatation terrible : les personnages s’enlisent dans leur difficulté à communiquer. Automatisé, fonctionnant par clichés, platitudes et vérités sans intérêt, le verbe - au lieu d’être un outil de compréhension - se pervertit. C’est là qu’il devient pour moi source de comique, un comique qui évolue aux limites de l’étrange, apportant un certain malaise.
Dénoncer et faire rire. La mise en scène se place résolument dans notre modernité. Transposant le texte d’Eugène Ionesco de nos jours, je montre des gens d’aujourd’hui, et dénonce leur « folie » contagieuse qui les éloigne les uns des autres, pour en rire, interloquer, apporter une résonnance dérangeante en chacun de nous. Car finalement, M. et Mme Smith, M. et Mme Martin, c’est nous. Nous sommes confrontés chaque jour aux difficultés de la communication.
Costume et décor: ils sont à l’image de la prise de parole, sans originalité, et dénotent l’absence de réflexion.
Les deux couples sont habillés de la même façon, et on rerouve un motif récurrent dans le décor: le pois blanc sur fond noir. Les personnages ont donc tendance à disparaître. En fond de scène, deux grandes «boîtes»: lorsque la bonne les retourne, elles contiennent tour à tour monsieur et madame Smith puis monsieur et madame Martin. Les quatre personnages sont ainsi présentés comme des poupées Barbie géantes dans leur boîte, qui prennent vie lorsque la bonne le décide. Cela accentue le sentiment que les Smith et les Martin ne sont que des pantins sans âme.

Distribution

Mise en scène : Claudine JACQUEMARD

Mme Smith: Soizic FONJALLAZ

M. Smith: Bruno FORGET

Mme Martin: Julie EL HAÏK

M. Martin: Alexandre TOURAINE

Le pompier: Irène ISMAÏLOFF

La bonne: Claudine JACQUEMARD

Ils en parlent

Mme Durand, professeur de français

 "Etudier Ionesco n'est pas chose facile en 3ème mais grâce à la rencontre avec les comédiens et à cette discussion qui a eu lieu avant de voir la pièce, sur la psychologie ou plutôt l'absence de psychologie des personnages, les élèves ont pu aborder plus facilement la pièce. Le parallèle entre ce qui se passe aujourd'hui dans notre société, ces communications qui n'en sont pas, donnait de la "fraîcheur" au texte de Ionesco.  Il était important également d'aborder le problème de la mise en scène, le choix du décor, des costumes et même celui de l'affiche. La Cantatrice chauve a permis de revoir toutes les formes de comique et les procédés littéraires utilisés. La discussion après la représentation a permis aux élèves de s'exprimer, pour que ce qui n'avait pas de sens, en quelque sorte, en prenne." 

«... une mise en scène pétillante et inventive... Une injection de jeunesse dans un texte indémodable.»
«... on accueille les élèves pour échanger et assister à une représentation...»
«...une pièce mythique qu’on ne présente plus mais qu’il est bon de faire découvrir aux jeunes...»

La cantatrice chauve au théâtre de la Jonquière

Farceurs du Moyen-Age

Farceurs du Moyen-Age

Les farces

La farce est un genre comique qui a eu son âge d’or au XVème siècle. Elles étaient tout d’abord jouées comme intermède lors des mystères, qui étaient des pièces religieuses. Peu à peu, elles furent jouées seules, dans toutes sortes de lieux: tavernes, en plein air sur des places de marché...
L’origine de la farce est intimement liée aux fêtes carnavalesques, lorsque l’ordre et les rôles établis étaient renversés: ainsi, on peut y retrouver un prêtre gourmand ou débauché, une femme qui domine l’homme, un valet plus malin que son maître, un mari idiot, etc...
Ce sont donc des personnages de tous les jours, dans des scènes de vie quotidienne, où les rapports de force sont de mise : qui va réussir à tromper l’autre ?
Les situations sont simples et l’intrigue rapidement menée. Ce sont des pièces très courtes, dont l’objectif unique est de faire rire. Il n’y a pas de morale, et la situation se retourne souvent contre celui qui avait l’avantage au début de la farce ; ainsi, le thème de l'arroseur-arrosé revient souvent.
La dynamique repose essentiellement sur l’oralité : les répliques fusent, le langage est populaire et familier.
La convention du «quatrième mur» n’existe pas au Moyen-Age. Les comédiens s’adressent donc parfois au public, ce qui permet d’instaurer une connivence avec les spectateurs, à la manière du théâtre de Guignol.
Les farces et les fabliaux inspirèrent Molière : il reprit beaucoup de thèmes et d’histoires abordés dans ceux-ci.

Note d'intention

Bien que datant du Moyen-Age, le ressort comique des farces reste profondément actuel car elles parlent de la bêtise et des travers des hommes. Il y a toujours eu, et il y aura toujours, des cocus, des voleurs, des roublards, des disputes conjugales pour savoir qui de l’un ou de l’autre va faire les corvées... Ainsi les sujets nous parlent et trouvent un écho dans notre société contemporaine.
Les farces étaient jouées par des professionnels mais également par des amateurs, qui utilisaient un décor réduit, des trétaux, un rideau et éventuellement quelques pièces de mobilier.
Cette intemporalité des sujets et la façon de travailler des comédiens du Moyen-Age est la clé de la scénographie.
Nous avons décidé de ne rien acheter de neuf et de travailler « à la fortune du pot », en recyclant et réutilisant au maximum des objets dénichés dans nos placards ou voués à la déchetterie. Nous avons fait le choix de ne pas recréer un décor moyenâgeux. Il nous paraissait plus intéressant de rendre le discours universel et de ne pas le marquer dans la temporalité.
Un autre parti-pris est celui des coulisses à vue, qui brisent ainsi la limite entre la scène et le « hors-scène ». Les spectateurs assistent ainsi aux préparatifs des comédiens, et les voient également lorsqu’ils ne jouent plus et qu’ils attendent leur scène. Nous avons également voulu garder cet esprit de créativité propre au Moyen-Age en mélangeant les genres et ajoutant des chansons et des chorégraphies.

Ils en parlent

Des élèves de 5ème

"La mise en scène est superbe je trouve. Les objets sont très bien faits, surtout le hublot et le cuvier, ça rappelle le Moyen-Age mais ça reste aussi dans le moderne... Le spectacle était très, très, très bien et c'était surtout hilarant. Mon moment préféré dans la première pièce c'est quand la femme tombe dans le cuvier..."

"La mise en scène de votre cuvier en machine à laver était drôlement bien..."

"Cétait drôle, amusant, sympa et comique. Les comédiens étaient bien dans leur rôle.."

"Mon moment préféré c'est cette idée de sortir de scène pour venir au contact du public, c'est trop bien!"

"Je pense que toutes les classes de 5ème vont adorer. Merci beaucoup d'être venus jouer ces pièces au collège."

"Le décor était superbe surtout le cuvier qui était très bien imaginé avec un mélange de machine à laver et de cuvier classique."

"J'ai adoré quand le chaudronnier a déguisé le monsieur avec une baguette magique, les oreilles de lapin, la barbe et le crayon en forme de moustache."

"Le jeu des comédiens était marrant car on les voyait se changer et se préparer à entrer en scène."

"La scène du "je te tiens, tu me tiens, par la barbichette" était très drôle..."

La presse

Julie El Haïk, Alexandre Touraine et Claudine Jacquemard en répétition. Photo Christophe MARTIN

« Les farces, c’est presque les débuts du théâtre, explique Claudine Jacquemard, directrice de la troupe Concerto en résidence à la salle La Rive. Ça n’a pas de rapport avec La Cantatrice Chauve, notre précédent spectacle de l’année dernière. C’est beaucoup plus libre mais on n’a tout de même pas trop touché au texte : on est resté sur ce que les élèves peuvent lire quand ils l’étudient avec leurs professeurs ». La mise en scène tend toutefois à rendre les farces plus contemporaines même si Claudine Jacquemard a voulu garder l’esprit médiéval avec un décor minimal et facilement transportable. « Ce sont des petites histoires très simples, des scènes de ménage comme on peut en voir à la télévision, il n’y a pas de subtilité psychologique, pas de moralité non plus. Mais c’est souvent le trompeur trompé. » Le résultat, c’est un comique très physique, presque comme du cirque, que la troupe teste en direct lors des répétitions devant les collégiens qui se montrent attentifs sans pouvoir parfois s’empêcher d’éclater de rire. Un signe d’encouragement pour Claudine Jacquemard qui pense que ce spectacle peut intéresser d’autres collèges. Il sera ouvert au public vendredi.

Sacrés Farceurs

La compagnie "Concerto" sera à La Rive pour jouer deux farces médiévales, mais pour une seule date publique. On fait entièrement confiance au talent de Claudine Jacquemard, qu’on avait vue à l’oeuvre dans une fantastique "Cantatrice Chauve", pour relooker les farces du Cuvier et du Chaudronnier, deux classiques du genre.

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